DE
QUELLE ECO-STRTEGIE PEUT-ON PARLER
DANS
LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT
LE
CAS TUNISIEN
Ziadi jameleddine
Maître
de conférences à la FSEGT
Résumé: Cet article dont la portée empirique semble plus importante que sa porté théorique, tente à contribuer dans la résolution de la problématique relative aux déterminants des attitudes des entreprises vis à vis de la gestion de l’environnement en vue de voir si les entreprises des pays envoie de développement sont capables d’avoir actuellement une attitude écologique stratégique sous forme d’une « eco-stratégie ». Les études des différents cas d’entreprises tunisiennes choisies dans des secteurs industriels polluants ont révélé que l’attitude réactive de conformité partielle avec la réglementation en vigueur caractérise les entreprises tunisiennes. L’intégration de la variable environnement dans le management stratégique des entreprises tunisiennes sous la forme d’une « eco-stratégie » est rarement répertoriée et observée et même dans ces cas elle est à son stade embryonnaire.
|
الملخـص: يحاول هذا المقال، ذي الجانب التطبيقي منه أهم من جانبه النظري، المساهمة في حل إشكالية المحددات الأساسية في مواقف المؤسسات تجاه تسيير البيئة. ويسعى إلى معرفة مدى قدرة مؤسسات البلدان النامية لتبني مواقف بيئية استراتيجية في شكل ما يعرف ب: "الإيكوستراتيجية". والدراسة
الميدانية،
التي
مست
عدة مؤسسات
تونسية من
القطاع
الصناعي
الملوث،
تبين أن
المؤسسات
التونسية
تتميز أكثر
بمواقف
ردفعلية في
إطار
التشريعات
والتنظيمات
الجارية
التطبيق. أما
إدراج
البيئة ضمن
متغيرات
التسيير
الاستراتيجي
لهذه
المؤسسات
والتفكير
بمنطق
الإيكوستراتيجية،
فقد بدا
نادرا وما تم
الوقوف عليه
في بعض
المؤسسات
يبقى في
مراحله التمهيدية. |
Introduction
Au début du 20éme
siècle, les entreprises ne se préoccupaient guère de leurs
rejets dans l’atmosphère, et les rivières.
Aujourd’hui, plus d’un un siècle de développement vécu par
l’entreprise nous assistons à une montée en puissance de la
préoccupation environnementale[1].
Et même si les entreprises et les
pouvoirs publics ne s’intéressent pas encore, en priorité aux questions écologiques,
on peut constater que le citoyen, lui s’en occupe de plus en plus.
En fait, le respect de l’environnement
est non seulement devenu en quelques années un cadre de référence obligé,
mais aussi, un enjeu économique majeur[2]
On admet, aujourd’hui, que la capacité de protection
de l’environnement est
désormais une des conditions de
la pérennité et du développement de la firme et des économies à travers le
concept du développement durable bien développé et programmé par les
instances internationales tels que l’ONU (le PNUD) et l’orientation
contemporaine de la banque mondiale.
L’écologie constitue d’ailleurs pour
certains analystes, la réponse de
la fin du 20 éme siècle à la crise des valeurs. L’environnement
remplace les orientations politiques perdues et il est devenu une philosophie
politique fédératrice véhiculant des thèmes de bien être social[3]
Il semble donc que les firmes devraient
fortement s’intéresser et chercher des solutions efficaces aux problèmes
liés à l’environnement qui sont devenus trop évidents pour être ignorés
et trop dangereux pour être négligés.
Sans doute, sur un tel point, la
sensibilité n’est pas tout à fait la même d’une firme à une autre.
C’est pour cela que nous proposons dans le cadre de cet article de scruter au
niveau des écrits et des
pratiques, afin d’illustrer les contours qui dessinent le comportement des
firmes en matière de protection de l’environnement sous le nouveau concept
« d’éco-stratégie ».
En fait, devant les diversités des comportements et des motivations, il
y a lieu de s’interroger quelles
sont les attitudes des entreprises en matière de protection de
l’environnement ? à savoir ou
elle « une éco-stratégie ».
Plusieurs efforts sont déployés afin
de présenter des modèles conceptuels permettant
l’évaluation du comportement écologique et des « éco-stratégies »
possibles qui ont été vérifiés
au niveau empirique.
Aujourd’hui, la protection de l’environnement fait
désormais partie intégrante de l’orientation stratégique d’une
firme[4].
Et c’est là qu’il y a lieu de s’interroger sur ce qui détermine les
contours de l’attitudes écologiques
de l’entreprise, autrement dit ; Comment l’entreprise gère-t-elle
ses attitudes en matière de
protection de l’environnement ?
L’objectif de cet article est
de présenter un cadre théorique
visant à identifier et analyser les variables liées à l’attitude des
entreprises vis-à-vis des
problèmes de l’environnement en se référant
empiriquement au cas tunisien,concernant l’intérêt de cet article, ce
dernier est orienté vers la recherche d’un cadre global et cohérent
permettant l’évaluation du comportement écologique de l’entreprise.
En premier lieu cet article permet de détecter
les diverses motivations écologiques des firmes et de développer en deuxième
lieu les possibilités de stimulation du comportement des firmes
pour les conditionner et les inscrire dans une éco-stratégie pour une
approche de l’entreprise
dans les PVD.
Dans
le cadre de cet article nous adaptons les hypothèses suivantes :
Hypothèse 1: La spécificité de
l’entreprise sous-tend son comportement face au risque écologique.
Hypothèse
2: La sensibilité écologique
prend des formes différentes selon le secteur d’activité.
Hypothèse
3: L’entreprise évolue sous la force de trois éléments :
H3.1Le regard de l’opinion publique.
H3.2Le
poids de la réglementation
H3.3L’introduction de l’écologie dans
sa culture.
Hypothèse 4 :
L’entreprise peut avoir une éco-stratégie ou non.
1.
LE MODELE THEORIQUE D’UNE ECO-STRATEGIE
Pour analyser l’effet des opérations
de l’entreprise sur l’environnement et les ressources naturelles, nous
ferons appel au concept d’effets
externes.
En fait, la théorie économique moderne
postule que le premier objectif de
l’entreprise produit sur son environnement
est de réduire ses répercussions sur les autres agents, « qualifiées
d’effets externes. La revue de la littérature économique consacrée à l’étude
de ces effets externes[5] »
montre qu’il y a plusieurs types d’externalités selon les critères de
distinction retenus. Le travail de
classification a révélé désormais
que quelque soit la typologie de l’externalité, cette dernière peut être
soit bienfaisante, soit néfaste ce qui a conduit
plusieurs auteurs tels que MAILINVAUD
1975, PERCE et STYRMEY 1992[6]
à distinguer deux types d’externalité ;
-
Externalité positive ou économie externe.
-
Externalité négative ou dés
économie externe.
Si nous nous intéressons aux impacts écologiques
des activités de l’entreprise, nous pouvons considérer ces dernières comme
étant l’une des externalités négatives de l’entreprise les plus patentes.
En fait, ce genre d’externalité est appelé externalité écologique.
Le problème de la pollution de
l’environnement est un problème complexe et diversifié, il englobe la
pollution de l’eau, du sol, de la flore, la désertification, l’effet de
serre, la couche d’ozone etc…
Pour cerner le problème, nous nous intéressons
à la pollution industrielle qui ne cesse de s’aggraver pour menacer
non seulement la vie humaine et le patrimoine naturel, mais la survie et
la compétitivité de l’entreprise.
On peut définir le phénomène de la
pollution comme toute introduction directe ou indirecte d’un polluant
biologique, chimique ou physique dans l’environnement. En fait, les sources de
pollution sont nombreuses et variées. On peut classer les types de la pollution
de la manière suivante [7]:
-
la pollution atmosphérique ; causée par la présence de particules
gazeuses ou soldes dans l’atmosphère, peut occasionner des maladies et
endommager les biens.
-
La pollutions du sol ; causé par l’évacuation des déchets
solides ou liquides sur (on dans) le sol, peut rendre certains
endroits impropres à l’habitation.
-
La pollution de l’eau ; causée par l’évacuation
des déchets, liquides ou solides dont les causes d’eau
peut endommager la chaîne alimentaire et nuire aux humains.
-
La pollution par les
pesticides ; causée par l’utilisation abusive des pesticides il peut
affecter l’atmosphère, le sol…
-
La pollution nucléaire ; Causée
par l’évacuation de matières radioactives sur (ou dans) le sol, peut
constituer un danger graves pour la
santé.
-
La pollution sonore ; causée notamment
par le bruit excessif des véhicules automobiles, des avions et des
usines, peut occasionner des troubles nerveux et stress.
-
La pollution esthétiques : causée notamment par la prolifération
des panneaux d’affichage, des enseignes lumineux.
L’ensemble de ces opérations
d’entreprises qui portent atteinte au bien-être et aux intérêts de divers
acteurs, ont été à l’origine des pressions écologistes qui s’exercent à
l’encontre de l’entreprise qu’il convent à ce niveau de l’article de présenter
ainsi que leur origine, leur nature et leur intensité.
En réalité, les pressions
qui s’exercent sur l’entreprise dans le domaine écologique, prennent
leurs sources au sein de
l’environnement distant, c’est-à-dire
au niveau de l’opinion publique.
En fait, E.PERSAIS[8] en
distingue huit groupes d’acteurs susceptibles d’exercer leur influence sur
l’entreprise.
1.
L’Etat ; l’Etat semble
être à l’origine des plus fortes pressions ressenties par les firmes, celui
ci constitue en effet, par l’intermédiaire des organismes publics, le
principal relais dans la lutte pour la préservation des milieux naturels.
2.
les compagnies d’assurances ; Sont également particulièrement actives dans le domaine écologique. L’évaluation des
pratiques en matière de couverture des risques engendrés par la pollution
permet d’expliquer ce phénomène.
3.
Les actionnaires ; Ils sont en train de prendre une place prépondérante
dans le prise en compte des facteurs écologiques par l’entreprise.
4.
Les employés ; Ils exercent, à travers des organes de représentation
une influence assez forte sur l’entreprise dans le domaine environnemental.
5.
Les organismes sectoriels ; Ils jouent un rôle
actif dans le phénomène qui vise à amener les entreprises à mieux
respecter la biosphère ceci peut s’expliquer de deux manières :
-Participation,
plus ou moins direct, à l’élaboration et l’évaluation de la réglementation
-
L’obtention des engagements de la part de l’ensemble des acteurs
d’un secteur, à agir de concert dans un sens qui soit favorable à la biosphère
( ex : signature d’une charte environnement commun).
6.
Les clients ; les clients tendent à exercer une influence
grandissante en matière d’environnement. le client est devenu en quelques années,
par son comportement d’achat, un agent particulièrement actif dans ce
domaine. L’exigence de qualité écologique constitue désormais un des éléments
majeurs de la demande.
7.
Les acteurs de la société civile : Ils constituent habituellement,
au travers les associations de défense de l’environnement, des relais
importants dans le mécanisme qui vise à obliger les entreprises à intégrer
la dimension environnementale.
8.
Les banques et organismes financiers ; les pressions exercées par
les banques s’avèrent d’intensité limitée. Mais ce jugement ne peut
être généralisé puisque dans certains pays (USA, en particulier)[9], les
banques sont tenues financièrement des hypothèques.
1.1
Les ATTITUDES DES ENTREPRISES :
Aujourd’hui, l’entreprise pour
assurer sa légitimité sociale, va s’efforcer de réduire l’écart existant
entre, d’une part les pressions tant actuelles que anticipées de différents
acteurs externes et d’autres part, ses actions environnemental effectives.Uun
tel comportement résulte de l’attitude de l’entreprise vis-à-vis de
l’environnement : dans ce cadre l’échelle d’attitude de L’OUPPE[10] montre
que l’entreprise pourra adopter différente attitudes à savoir :
- L’attitude hostile ; elle
se manifeste principalement par un discours négligeant le côté
environnemental. On considère que toute préoccupation écologique est par
nature anti-économique
et désigne les actions et entreprises pro-environnement.
-
L’attitude défensive ; Elle se manifeste par la volonté
de mettre l’entreprise à l’abri du phénomène écologique,
considéré comme une menace. De ce point de vue, les questions
d’environnement sont principalement
abordées sous l’angle de la contrainte et non un besoin de marché.
-
L’attitude de bienveillance: Elle correspond à une
reconnaissance du fait environnementale non plus comme un danger mais comme le
reflet d’une préoccupation normale voire légitime de société actuelle : entreprise citoyenne qui profite du savoir
faire externe dans ce domaine et
contribue ( cotisation ou autres) à
des missions ou organisations de lutte contre la pollution et les inconvénients
environnementaux.
-
L’attitude coopératrice; cette attitude s’exprime tout d’abord par l’annonce dans des documents officiels,
rapports d’activités, projet d’entreprise ou dans les discours des
dirigeants, d’une volonté de contribution positive dans ce domaine en
essayant d’impliquer l’entreprise dans
des objectifs environnementaux ( système de production, projets R et D…)
-
L’attitude intégratrice : elle est fondée sur la
conviction que la pression environnementale vient aujourd’hui du marché et
qu’une entreprise ne peut pas être
compétitive si son offre ne répond
pas suffisamment aux nouvelles exigences de marché. Dans cette optique les
entreprises intègrent l’exigence environnementale dans leur stratégie (dans
leur programme qualité, dans le marketing etc…)
Ainsi, les firmes comprennent de mieux en
mieux q’une attitude défensive de leur part est perçue comme un aveu de faiblesse et déstabilise
l’opinion.
Alors qu’une attitude offensive volontariste à l’égard
de l’écologie leur garantit une bonne image surtout que l’environnement
commence à agir comme un différentiel d’image
de marque et l’opinion parle de « bon industriels » et de
« mauvais industriels »[11].
En fait, la société dans laquelle évolue
l’entreprise comprend des valeurs, des normes culturelles et morales, dans
lesquelles l’entreprise doit intégrer son action.
L’entreprise par rapport à la société
doit répondre à des besoins très larges, en contribuant au bien être économique
et social, en rependant aux aspirations sociales qui s’expriment dans les
valeurs de cette société.
1.2
LES CHOIX STRATEGIQUES :
Les dynamiques de prise de compte de l’environnement peuvent être
très différentes selon les pays (législation, perception de la nature). Le
secteur d’activité, la taille de l’entreprise, ou certaines spécificités
(position concurrentielle, culture d’entreprise) c’est pourquoi les
changements qui interviennent au
sein des entreprises différentes d’ampleurs selon le degré de leur
implication dans les problèmes liées à l’environnement[12].
Cette différence d’ampleur révèlera
la nature de la stratégie
adoptée par la firme en matière de respect de la biosphère. En effet,
deux sortes de stratégies peuvent être envisageables. La première est marquée
par un comportement de minimisation des problèmes environnementaux existants et
une conformité aux normes législatives, c’est
une stratégie « d’adaptation »
adoptée surtout pendant les années 1970-1985 mais existe encore
jusqu’à nos jours même si aujourd’hui, les grandes entreprises sont de
plus en plus impliquées et adoptent des
stratégies « anticipatives » qui les
considèrent comme une véritable opportunité.
1.2.1 Stratégie réactive ou
adaptative
la stratégie de réponse aux demandes et
revendications émanant de divers groupes de pression associée à une volonté
d’être en strict conformité avec la réglementation prendra la qualification
de rationnelle adaptative. Une réduction de la production de la pollution
ne sera perçue par l'entreprise que comme contrainte externe sans enjeux
stratégiques.
Le choix d’opter pour des méthodes
d’organisation, de production et de gestion qui prennent en considération
l’environnement naturel notamment les technologies propres, peut être le résultat
d’une volonté de parer à un risque de remise en cause de la continuité de
l’entreprise ou de la stricte confirmité à la réglementation
en vigueur.
1.2.2 Stratégie
proactive ou anticipative[13]
Une stratégie permettant d’atteindre
des normes de pollution internes supérieures aux normes établies par
l’administration, sera qualifiée d’anticipative
ou rationnelle proactive.
Selon cette stratégie, l’environnement
constitue une opportunité pour qui sait rester à l’écoute ou mieux devancer
les mutations en cours et les aspirations du public.
En effet, comme lorsqu’il existe une
demande de non-pollution, il n’existe pas une opportunité pour
l’entreprise.
Une telle stratégie vise donc à
devancer les pouvoirs publics dans leurs rôles législatifs et réglementaires,
à éviter les conflits avec les associations de protection de la nature, mais
également à obtenir un avantage concurrentiel.
L’enjeu de fond reste de neutraliser
les pressions écologistes en empêchant qu’un courant de refus n’émerge.
Et même si la réglementation en matière de pollution s’impose à
l’ensemble des concurrents d’un secteur d’activité, les modalités et les
moyens d’adaptation des entreprises sont très disparates.
Une entreprise peut opter pour les méthodes
de gestion et des technologies intègrant l’environnement comme variable stratégique
ou introduire un procédé plus
propre a fin de produire un niveau de pollution
inférieur aux normes.
Pour les entreprises
décidées à passer d’un comportement défensif à une stratégie
d’anticipation l’enjeu n’est plus
seulement de s’adapter au coup
aux signaux extérieurs mais il s’agit plutôt de répondre à des aspirations
nouvelles de divers groupes dont la vigilance et le pouvoir se sont
progressivement accrus.
La stratégie proactive en matière
d’environnement contribuera de façon décisive à la réalisation de
performances productives et commerciales ainsi qu’à l’amélioration de l’image de l’entreprise garante de sa légitimité et
son acceptabilité sociale.
A ce propos G. WINTER[14]
souligne que « si une politique environnementale nuit à court terme à
la rentabilité de l’entreprise, elle se traduit à long terme par une
meilleure compétitivité, du fait de
la réduction du coût des pollutions, d’une plus grande productivité et
d’un gain d’image de marque ». Selon de la J.BRUSLERIE[15],
le rôle de la notion d’éthique dans les respect de l’environnement
est basée essentiellement sur
la responsabilité de l’entreprise dans
les dégâts qu’elle peut causer à l’environnement.
A la
lumière des développements précédents on peut concevoir un model interactif
résumant le comportement managérial aboutissant à la formulation d’une éco-stratégie.
|
Différents
types de pollution |
Différentes
pressions |
Différentes
attitudes |
Différentes
stratégies |
|
La pollution atmosphérique (gaz
ou liquide) |
L’Etat
organisme public réglementation) |
ATTITUDE
HOSTILE |
STRATEGIE
REACTIVE |
La
pollution du sol , évacuation des déchets solides ou liquides) |
Les
compagnies d’assurances (conditions de couverture des risques) |
ATTITUDE
DEFENSIVE |
STRATEGIE
REACTIVE |
|
Entreprises
|
La
pollution de l’eau (évacuation des déchets liquides
ou solides dans les cours d’eaux) |
- Les actionnaires (approbation et désapprobation de la gouvernance) -
Les employés : réglementation
de sécurité d’hygiène et
de protection |
ATTUTIDE
DE BIENVEILLANCE |
STRATEGIE
PROACTIVE |
Activité économique
|
La
pollution par les pesticides (l’utilisation
abusive des pesticides). |
Les
organismes sectoriels (réglementation et engagement de respect de la
biosphère chartes
environnementales) |
ATTITUDE
COOPERATRICE |
|
La
pollution nucléaire (l’évacuation des matières radioactives) |
|
|
STRATEGIE
PROACTIVE |
|
La
pollution SONORE : bruit
excessif |
- les clients (exigences de qualité des produits normalisation ISO 14001) |
ATTITUDE
INTEGRATRICE |
STRATEGIE
PROACTIVE |
|
La
pollution esthétique ( prolifération des panneaux et enseignes) |
-
les acteurs de la société civile ONG de protection de l’environnement,
|
|
STRATEGIE
PROACTIVE |
|
La
pollution des lieux de travail ( impuretés et désodre) |
|
|
|
2. LES RESULTAS DE L’INVESTIGATION EMPIRIQUE
Le contexte tunisien en terme de préoccupations
environnementales (lutte contre la pollution, protection de l’environnement,
économie de consommation d’énergies, encouragement
et assistance des entreprises dans
ce domaine) semble être
riche à travers trois dimensions, à savoir réglementaire et procédurale,
institutionnelle gouvernementale et non gouvernementale et politico- économique.
Dans ce cadre, de 1955 à 2001 on recense
250 textes législatifs de niveau différents
(lois, décrets, arrêté etc…)[16].
Outre une vingtaine de conventions et protocoles internationaux ratifiés par la
Tunisie (voir CD Rom CITET octobre 2002)[17].
Sur le plan institutionnel
plusieurs ministères de
tutelles tels que celui de
l’industrie , de la santé , de l’agriculture,
de l’intérieur et le développement
régional ainsi plusieurs
centres , fonds et organismes publics sont
chargés de veiller à la protection
de l’environnement et le respect de la réglementation en vigueur.
On note à ce sujet l’existence de plus
d’une cinquantaine d’organisations non gouvernementales
spécialisées dans la lutte contre
la pollution et la protection de
l’environnement.
Ce cadre institutionnel est appuyé par
plusieurs centres, et entreprises privées d’assistances d’études et de
conseil pour les entreprises intéressées
par la lutte contre la pollution et la protection de l’environnement interne
et externe de l’entreprise.
Sur le plan politico-économique
l’Etat tunisien n’a pas cessé de démontrer sa volonté et sa prédisposition politique
et économique pour la
protection de l’environnement
soit à travers la création d’un ministère chargé de problèmes de
l’environnement ou alors à
travers le développement des programmes des développements durables dans les
plans de développement économiques
de la Tunisie. (IX et X plans de développement
économique de la Tunisie – code d’incitation
aux investissements, C11, loi n° 93/120 du 17/12/93)[18].
2.1 Cadre et méthodologie adoptés
L’investigation empirique
relative à l’importance de l’environnement dans la pratique managériale de
l’entreprise Tunisienne a été
basé sur la technique de l’étude de cas au niveau de 9 entreprises (voir la
liste en annexe) dont le choix a été motivé
(par convenance) par un souci d’examiner les entreprises dans les
secteurs les plus polluants ;
ainsi les secteurs choisis
sont :
Ø
l’industrie chimique
Ø
l’industrie du plastique et caoutchouc
Ø
l’industrie des matériaux de
construction
Ø
l’industrie agroalimentaire
Ø
l’industrie pharmaceutique
Ø
l’industrie du transport routier
Les études de cas se sont basées sur l’analyse documentaire[19] ainsi
que le diagnostic environnemental.
Le diagnostic environnemental s’est chargé de :
§
l’analyse des enjeux environnementaux que représentent les activités
des entreprises étudiées (impacts
et risque environnementaux).
§
L’évaluation des forces et faiblesses de l’entreprise de point de
vue environnemental.
§
L’analyse des pratiques environnementales et notamment
la conformité à la réglementation en
vigueur et la prévention
ou anticipation des programmes de
gestion environnementale.
§
Faire le point sur l’attitude de
l’entreprise et sa capacité de
gestion de l’environnement dans
une perspective stratégique.
Ce diagnostic environnemental a été réalisé sur la base d’une analyse faite lors de
plusieurs visites à l’entreprise en
question ayant pour objectif de :
§
Faire l’état des lieux en
vue d’obtenir les aspects environnementaux significatifs.
§
Collecter les informations pertinentes
(qualitatives et quantitatives).
§
Faire des interviews semi
–dirigés avec le personnel
d’encadrement et le personnel exécutant
des entreprises.
§
Pour le diagnostic nous nous
sommes inspirés de l’approche du centre international de la technologie de
l’environnement de Tunis (bulletin trimestriel CITET 2002)[20].
2-2
Les résultats des études des cas :
Les résultats obtenus des études de cas menées, présentent des
aspects généraux qui sont communs à tous les cas et les aspects spécifiques
pour chaque cas ou groupe de cas.
2-2-1 Les résultats communs :
Les résultats communs constituent des éléments de réponse
à des hypothèses évidentes qui sont empiriquement à savoir le type de
pollutions occasionné par les entreprises dépend de la nature et le domaine
d’activité. De même l’ampleur de la pollution engendrée est liée à
l’importance volumineuse et rythmique de l’activité de chaque entreprise.
sur un autre
plan.
-
Les pollutions de sur-sols, des eaux et du lieu du travail sont les trois
formes les plus préoccupantes.
-
Les formes de pollution atmosphérique, du sous-sol, nucléaire, esthétique
et le bruit sont moins préoccupantes à des degrés différents par exemple la
pollution de bruit et atmosphérique sont plus préoccupantes que les autres
formes dans cette deuxième liste.
Concernant le souci
pour le développement d’un management de l’environnement au sein de
tous les cas étudiés, il semble que la dimension économique en terme de
rendement des dépenses et investissements dans ce domaine est la dimension déterminante
du comportement écologique des entreprises et surtout celle du secteur privé[21]. Les réactions
des entreprises aux pressions des ONG dans le domaine de la lutte contre la
pollution et la protection de l’environnement sont trop passives et presque
absentes.
En fine seule les entreprises du secteur
agroalimentaire sont conscientes du phénomène de la normalisation
internationale ISO14001 en matière gestion de leurs environnement interne et
externe et développement des programmes dans ce sens.
2-2-2 Les résultats spécifiques:
Elles relatives aux attitudes des entreprises vis-à-vis de
la gestion de l’environnement et leur intégration dans leurs programmes et
leur stratégie, voir des « éco-stratégies ».
a-
Toutes les entreprises ayant fait l’objet des études ont manifesté
une attitude défensive à savoir une stratégie réactive qui se concrétise
par une conformité à la réglementation en vigeur. Toutes cette conformité
reste partielle et relative. En effet les règles d’hygienne et de sécurité
aussi bien pour les produis que pour les conditions de travail sont les premières
à être respecter et ce à raison de 80% par l’ensemble des entreprises. En
second lieu viennent les règles à la purification des rejets liquides et
solides de différentes matières, elle sont respectées à raison de 30% en
moyenne dans tous les secteurs d’activités. En troisième et dernier lieu on
remarque l’absence de la part des entreprises ayant fait l’objet de l’étude
de réponses aux différentes incitations à des investissements dans des
projets de lutte contre la pollution.
Toutefois il est à remarquer qu’au
niveau des entreprises publiques du secteur des produits chimiques et de l’énergie,
la prise en compte de ‘environnement reste superficielle. Elle se manifeste
soit dans certains documents des entreprises (les contrats programmes) sans
actions concrètes, ou bien dans les discours de la direction générale ce qui
confirme la troisième hypothèse pour H.3.1 et H.3.2.
b-
L’attitude offensive dans le cadre d’une stratégie proactive qui
considère l’environnement comme une opportunité qui pourra déboucher sur la
création d’un avantage concurrentiel elle ne se manifeste qu’a un niveau
du secteur de l’industrie agroalimentaire. En effet, au niveau des
entreprises étudiées dans ce secteur on a remarqué les permisses d’une intégration
de la variable environnement interne et externe dans les programmes d’action
des entreprises, une insistance sur cet aspect dans leur manuels, leurs notes
circulaires et autres, mais aussi un perfectionnement pourra tendre vers la pénétration
de la gestion de l’environnement dans la culture de l’entreprise pour finir
par la formulation et le développement d’une éco-stratégie par ces
entreprises.
L’approfondissement des entretiens avec
le personnel d’encadrement de ce type d’entreprise a dévoilé que
l’importance accordée à la variable environnement interne et externe est
trop motivée par les aspects qualité de leurs produits et image de leur
entreprise en tant qu’avantage compétitif sauvegarder et à améliorer
d’une manière continue.
c-
A travers toutes les attitudes identifiées on a remarqué
l’absence d’une prise de conscience quant à l’effet sociétale de la
pollution sur la nature et les conditions de vie humaine ce qui semble confirmer
partiellement la troisième hypothèse au niveau de H.3.3.
Cette dimension culturelle d’entreprise
citoyenne est absente sauf au sein d’une entreprise du secteur de transport
routier qui soulève le problème de la pollution de l’air qui reste mal maîtrisée
d’après cette dernière par les entreprises intéressées et par les autorités
publiques (arrêté du ministère des transports et des communications et de la
santé publique du 27/08/84 et le décret de création d’agence de contrôle
technique des véhicule du 11/07/95.
La
protection de l’environnement devient de plus en plus une partie de
l’orientation stratégique de l’entreprise. Une telle orientation résulte
des attitudes des entreprises vis
à vis de la variable environnement
dans leurs principes, systèmes et pratiques managériaux.
Ceci
nous mène à réfléchir quant
aux déterminants de ces attitudes et leurs résultats en terme d’éco-stratégie
à adopter par les entreprises.
Les
travaux de recherche théoriques et empiriques malgré leur jeunesse sont assez
riches pour nous permettre l’identification d’un ensemble d’attitudes et
de stratégies allant des plus massifs sans aucune prise de conscience de la
variable environnement dans les
systèmes de management jusqu’aux plus actives
et même proactives ou la gestion de l’environnement
devient une composante
culturelle de la gestion des
entreprises matérialisée par une « éco-stratégie « ,
or peut –on parler d’une éco-stratégie
pour les entreprises des pays en voie de développement.
La
réponse à cette question est l’objet du
présent article. Une série d’études de cas d’entreprises tunisiennes
appartenants à différents secteurs industriels supposés les plus polluants a
été utilisée comme méthode pour l’investigation empirique. Cette
investigation assez approfondie par
le diagnostic à permis de constater que :
-
La gestion de l’environnement est
une activité perçu comme non rentable économiquement (des coûts et des dépenses
perdus) pour des entreprises qui n’ont pas suffisamment de moyens pour ce permettre ce « luxe »[22][22].
-
Si certaines entreprises entreprennent certaines actions pour gérer
l’environnement c’est parce qu’elles étaient contraintes à être
conformes à la réglementation en
vigueur.
-
« l’éco-stratégie » est un exercice à son stade embryonnaire au
niveau d’un secteur trop contrôlé et surveillé par sa clientèle le mobile
revient aux prérogatives économiques de compétitivités telles que la qualité
des produits et l’image de l’entreprise.
-
Les préoccupations sociétales de l’entreprise citoyenne sont absentes pour
les entreprises des pays en voie de développement.
-« l’éco-stratégie est –il vraiment un
luxe que les entreprises des PVD ne pourront pas se permettre du moins à moyen
terme malgré tout ce qui s’offre comme encouragement dans le cadre des Plans
et politiques de développement durable de la part des instances nationales et
internationales.
[1]
George Pierre, l’enviroonement, Ed.Ddunod,Paris199,p48
[2]
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[18]
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120, du JORT du 17/12/93
[19]
les documents utilisés sont : les états budgétaires
d’investissement en projets reduisants la pollution , les manuelles de
procédures, les protocoles de coopération et de partenariat avec
d’autres institutions pour réduire la pollution, les plans des
entreprises contrat et programmes des chartes d’éthique des entreprises,
les bilans sociaux rapport d’activité etc…
[20]
Centre International de la technologie de l’environnement de Tunis, le
diagnostic de technologie de l’environnement ,bulletin trimestriel,2002
[21]
Ahmed Turki, L’impart de l’investissement
écologique sur la perfermance, le cas des entreprises tunisiennes,
conférence AIMSTunisie2003.Sit Web ( Novembre 2004 p21) http:/stratégieAims.com
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Ahmed Turki, L’impart de l’investissement
écologique sur la perfermance, le cas des entreprises tunisiennes,
conférence AIMSTunisie2003.Sit Web ( Novembre 2004 p20) http:/stratégieAims.com